Que pensent les béninois de l'An I de Boni Yayi
Que pensent les Béninois de l'an 1 de Boni YAYI ?
6 avril 2007, un an jour pour jour que Dr Boni YAYI a accédé à la magistrature suprême. Il a posé des actes très concrets que nul n’ignore aujourd’hui. Comme tout bon laboureur, il faudrait par moment regarder en arrière afin de corriger quelques imperfections si elles existent. Ne pouvant pas être à la fois acteur et spectateur, nous avons recueilli les avis des béninois sur les 12 mois de vie de l’ère du changement.
Jacques ADJE, géographe
Un an après l’arrivée de Boni YAYI, je vois que rien n’a fondamentalement changé. Il a beaucoup d’effets d’annonces mais peu d’espoir. Voilà comment je peux résumer le gouvernement du changement qui est pourtant la force conjuguée des travailleurs et la société civile. Mais moi je dis que ma déception est grande. Regardez les grèves dans des secteurs sensibles comme l’enseignement. Même tout récemment au ministère des affaires étrangères, à la justice. Les exemples sont légion. J’attends toujours pour voir.
Pascal TODJINOU, secrétaire général de la Confédération Générale des Travailleurs du Bénin
Il y a eu changement. Sur le plan politique, je crois qu’il y a eu un grand changement et qu’il faut apprécier à sa juste valeur. Sur le plan économique, je vois aussi que quelque chose démarre. Je dis cela parce que en tant que syndicaliste et puis observateur de la chose économique, j’ai constaté que notre pays sombrait. Il y a un grand trou, il faut le fermer avant de décoller. Sur ce plan là, le gouvernement du Dr Boni YAYI avance. C’est sur le plan social que j’ai des difficultés. Parce que jusque là, les travailleurs n’ont pas encore senti qu’il y a changement.
Gaston AZOUA, secrétaire général de la CSTB
Lorsqu’on parle de changement, il faut le faire de point de vue quantifiable. Le changement ce n’est pas la communication à outrance ni l’organisation de la communication. Cela énerve. Le changement c’est la résolution des problèmes sociaux, les problèmes auxquels les gens sont confrontés. Au plan de la santé publique, de la nourriture, du logement, du salaire, de l’éducation surtout du panier de la ménagère, il doit avoir amélioration. Sans cela on ne peut parler de changement. Car ce sont des problèmes que nous avions un an avant son arrivée. Il vient un an après c’est la même chose.
Mouftao GBADAMASSI, ingénieur privé à Parakou
Mes impressions sont bonnes. L’état dans lequel se trouvait la nation il y a un an tout le monde le sait. Aujourd’hui même les aveugles peuvent voir. Il y a beaucoup de choses qui se font. La volonté politique y ait. On a un Président qui contrairement à ce que nous avons vu jusque là est entrain d’aller et de venir et a une ambition très forte pour le développement de ce pays et une vision claire et tout cela me rassure. Nous avons de très beaux jours devant nous.
Lamatou GOURA, Technicienne à Tanguéita
Nous pouvons dire qu’effectivement il y a du changement parce que beaucoup de gouvernements passés ont fait de la lutte contre la corruption leur cheval de bataille mais aucun d’entre eux n’est passé à l’acte. Le gouvernement du changement a eu le courage de poser des actions qui indiquent leur désir ferme de lutter contre la corruption.
Jules MENSAN, enseignant à Toviklin
Nous sommes au Bénin et nous disons qu’il y a changement. Moi je dis qu’étant enseignant, de bien vouloir continuer le changement dans l’enseignement. Il faut tenir compte du climat social et ainsi je vois qu’il reste beaucoup à faire parce que jusque là, on ne ressent pas encore le changement
Edouard da SILVA, caissier à Porto novo
Pour moi si je dois noter les 12 mois de Boni YAYI sur 10, je lui donnerai 8 sur 10. Pour moi il a effectivement commencé ce qu’il a promis à savoir lutter contre la corruption même s’il y a des défaillances par moments. Je lui pardonne car aucune œuvre humaine n’est parfaite et il lui reste encore 4 ans. Il peut rattraper les erreurs. C’est pour cela que je suis contre une opposition destructive. Il a rendu l’école primaire gratuite, relancer le coton. Il a aussi payé les dettes des paysans.
Matifou KARIMOU, conducteur à Sakété
Le président a pris un pouvoir pauvre. Et ce qui me réjouis, si c’est trois choses qu’il a promis, un an après il a déjà fait un : la lutte contre les détournements. Nous lui demandons du courage de ne pas écouter les mauvaises langues qui sont là pour décourager. Il n’a qu’à foncer sur sa droite ligne. Ceux qui critiquent étaient où quand les choses se gâtaient. Donc monsieur le président nous les pauvres sommes derrières vous et comptons sur vous pour la réduction de nos souffrances car nous avons faim.
Serge AIGEGO, infirmier à Djidja
C’est quelqu’un qui a la volonté. Il n’a qu’à savoir qu’il est soutenu par le peuple et non les politiciens. Mais jusque là il a toujours œuvré pour mettre à l’aise les peuples. En un an, je suis content car je ne savais pas qu’il pouvait tenir devant ces « politicar » avides de pouvoir et peu soucieux des intérêts des pauvres qui les élisent.
Estelle de SOUZA, gérante à Ouidah
Je vois qu’en un an ce changement a apporté un plus à chaque béninois même si certains ne veulent pas reconnaître. Je lui demanderais de revoir encore la manière des prises de décisions. On sent une légèreté. C’est vrai il est trop sentimentaliste mais en matière de gestion publique, il faut être ferme. Ce n’est pas de la dictature. Vous avez constaté que les démembrements de la CENA ont voulu abuser de sa bonté. Mais heureusement, ils sont revenus à de meilleurs sentiments. Il faut noter que l’argent ne circule pas. Pour les jours à venir, essayer d’injecter de l’argent et non ouvrir les vannes de corruption.
Joël ASSOUKA, racoleur à la gare
Nous les jeunes souffrons trop. Il ne fait pas ce que nous voulons. Le changement est devenu une peur. Quand nous voulons sortir on a peur. Les « djézes » (le fait de raquetter) sont bloqués. Moindre geste on te coffre. Il ne peut pas tout fermer comme ça. Nous avons des charges au moins au port on prend des pneus et on les vend. Maintenant l’entrée au port est trop contrôlée. Il n’a qu’à diminuer un peu la sécurité. Son ministre ALIA est très dur. Il faut qu’on ferme un peu les yeux sur nous. Moi je suis désolé du changement.
Solange ADJERAN, vendeuse de bijoux à Bohicon
J’apprécie tout ce qu’il a fait depuis un an. Mais ce que je déplore les gens sont très intolérants vis-à-vis de Boni YAYI. C’est des critiques inutiles et on ne lui laisse pas les mains libres pour travailler. On se cache derrière les manières. Apprenons à appeler un chat, chat. Pourquoi s’appesantir sur les manières. Seules les vérités crues permettent de se corriger et d’avancer pour développer le Bénin. Il n’a qu’à savoir que les gens le guettent pour lui mettre du bâton dans les roues. Ils peuvent se transformer en faux conseillers sur les ondes. Il peut les écouter et bien analyser avant d’appliquer certaines de leurs suggestions. Je demanderais à nos politiciens que la démocratie n’est pas de bloquer des présidents comme Boni YAYI mais plutôt l’aider pour ses réalisations.
Un opérateur économique qui a voulu garder l’anonymat
Le cadeau de cet anniversaire c’est l’annulation de affaire SOAGA. Ce qui est fait. J’ai compris que le Chef de l’Etat n’est pas un politicien. Sans vous mentir, cette affaire de SOAGA lui a fait perdre de la popularité lors de ces législatives. Moi j’ai voté contre FCBE à cause de SOAGA. S’il avait pris cette décision avant les législatives, il pourrait se retrouver avec plus de 40 députés. Mais ce n’est pas grave. Nous allons l’aider en créant plus d’emplois. Ce ne serait à mon humble avis la seule manière pour nous opérateurs économiques de l’aider dans sa politique de lutte contre le chômage.
Antonin ZANCLAN, diplômé sans emploi à Covè
Le gouvernement du président Boni Yayi n’a pas encore amorcé son vrai décollage et j’espère qu’après, un an, et aussi après, les législatives nous allons observer la vitesse supérieure, nous attendons les retombées des nombreux voyages officiels que le président a effectués. Nous espérons qu’en un an, il a pris le temps d’identifier les difficultés, de faire un diagnostic et qu’après un an, les mesures et solutions suivront. Moi, je suis optimiste, mais l’état de grâce est terminée, mettons-nous au travail.
Georges DOUTETIEN, enseignant du primaire à Glazoué
Le régime Boni Yayi a affiché de bonnes intentions au départ et nous avions eu foi, mais à ce jour, on attend toujours le décollage. J’apprécie la gratuité dans l’enseignement maternel et primaire, mais malheureusement le suivi manque. Nous avons aujourd’hui des écoles qui manquent encore du minimum. J’espère que l’année prochaine tout ira pour le mieux. Le président de la République devra éviter à nouveau les pièges de l’entourage politique.
Koffi ODELIN, technicien agricole à Ouéssé
Vous savez, Boni Yayi a incarné beaucoup d’espoir, mais en un an, on ne peut faire un bilan exhaustif. Cela ne signifie pas qu’il faille perdre courage. Nous allons y arriver. J’attends de voir si on peut appliquer les résolutions issues des nombreux fora organisés ces derniers mois. On attend également les grands travaux annoncés dans le pays. Les Malaisiens ne sont toujours pas revenus pour les logements sociaux et pour la relance de la filière palmier à huile.
Abraham ASSOGBA, menuisier à Tchaorou
Je crois que le changement est en marche partout sauf à Tchaorou. Un peuple malade est un peuple mort. Notre hôpital est très cher. Je le dis non pas parce que c’est le village natal du Président mais à cause de la souffrance des populations de Tchaorou et environ. Avant qu’on ne parle de changement à Tchaorou et environ, il nous faut nécessairement un hôpital de zone. Celui de Papanè ne nous sert pas. Monsieur le Président nous souffrons.
Edmond AGBO, élève à Cotonou
Je crois que un an c’est trop peu. Ce que je voudrais c’est la résolution définitive des problèmes liés à l’énergie électrique pour le bonheur des élèves et étudiants. Je demanderais à tout le monde d’aider le Chef de l’Etat à réussir son quinquennat placé sous la prospérité. C’est un devoir patriotique d’œuvrer pour le changement car c’est un vent divin qui souffle sur le Bénin. Profitons-en.
Jacob ADJINAKOU, artisan
Je ne peux pas dire que rien n’a changé. Mais tant qu’il reste à faire rien n’est fait. Mieux le Président sachez qu’on vous attend en 2011 pour constater la prospérité promise aux béninois.
Ambroise ALIDJINOU, retraité
Pourquoi on s’agite à relever des imperfections et à voir le diable partout. Boni YAYI n’est pas un magicien. Si en un an tout va bien alors où sera notre participation en tant que Citoyen. Le changement est voulu par les béninois. Le Chef de l’Etat n’est que le guide. Si nous voulons que cela donne un résultat positif, la balle est dans notre camp. Certains parlent de conseillers jeunes. En 1972, ceux qui étaient aux affaires étaient aussi jeunes. Je préfère qu’on leur prodigue de sages conseils pour qu’ils réussissent. Ce qu’on ne doit pas oublier, si le changement échoue c’est nous tous qui reculons. Donc taisons la jalousie, la haine… et comme la jarre trouée de Guézo, apportons notre pierre à l’édification et la prospérité de cette nation qui a trop souffert. Bonne chance Monsieur le Président.
Propos recueillis par Hervé FELIHO
Cellule de la promotion et de la gestion du changement. www.beninhuzu.org
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