L\'Echo du Bénin

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Rencontre du Président avec la presse béninoise

L’INTEGRALITE DES PROPOS DU PRESIDENT BONI YAYI

LORS DE SA RENCONTRE AVEC LA PRESSE BENINOISE

Le Jeudi 01 février 2006 vers 18h au Palais de Présidence

 

 

 

Dans une authentique improvisation, avec beaucoup de sincérité et sans tabou, Boni YAYI s'est exprimé à coeur ouvert aux acteurs de la Presse

 

L'intégralité de ses propos

 

Les membres de la presse et des média, je crois que nous avons retenu de nous retrouver dans le cadre de la présentation des vœux, je me rends compte que vous vous été conformés à travers le message de votre porte parole. Vous avez exprimé vos préoccupations. Nous allons accepter le principe d’échange puisque pour le respect du principe de la liberté de presse, nous allons tout faire pour éviter d’entretenir des contacts qui sont susceptibles d’être mal interprété. C’est aussi le respect de la liberté de presse .Si vous faites partie peut être  des derniers à être reçus dans le cadre de cette tradition de présentation de vœux, cela ne veut pas dire que vous n’êtes pas dans le cœur du Président. Vous êtes au contraire au fronton de nos priorités c’est pourquoi je vais mettre de coté le discours que mes collaborateurs m’ont préparé pour que nous puissions échanger, nous regarder dans les yeux et que chacun de nous en partant d’ici soit rassuré. Je suis aussi rassuré que je suis présent dans votre cœur et je vous rassure que vous êtes toujours au point central de mon cœur. C’est pourquoi j’ai demandé aux ministres qui sont à coté de moi de se préparer à vous répondre sur chacun des points qui vous préoccupent. Moi je vais introduire pour vous dire au nom de la sincérité de mon équipe nous allons rentrer dans les détails sur les différents points que vous avez posés. Je crois que c’est la meilleure manière de nous comprendre. Nous allons échanger des discours et après chacun de nous une fois parti,  poserait des questions en disant : « sur tel point il a dit quoi ? ».C’est pourquoi nous allons sortir du cadre protocolaire pour que nous puissions échanger .Mes chers amis, je veux être sincère. Il ne faut pas mal interpréter mes propos. Cela vient du fond de mon cœur et c’est pourquoi j’ai mis le discours de côté .Loin de moi d’utiliser des termes péjoratifs, loin de moi de vous ignorer mais je vais être sincère. Je crois que nous sommes ici tout en reconnaissant qu’il y a un Etre Suprême et que chacun de nous a une foi vis à vis de celui là qui a créé le ciel et la terre. Nous sommes ensemble parce que nous n’avons pas le droit de mentir, nous devons nous dire la vérité. Et c’est justement dans cette perspective que je vous parle d’abord en vous retournant mes vœux  au nom de la nation .Mes vœux parce que j’ai bien demandé à notre Dieu qui a créé le ciel et la terre de vous combler de ces bénédictions de déverser sur notre nation toute sa grâce et toute sa paix. Parce qu’en dehors de lui, la vie n’est pas concevable. Si nous sommes ensemble aujourd’hui c’est parce qu’Il a voulu car  aucun de nous ne  sait ce qui se passera autour de lui en une fraction de seconde. Donc Il existe, Il est vivant. Il organise notre vie, il organise ce monde extérieur. Il vous comblera de ses bénédictions, Il vous assistera, IL vous garantira la paix du cœur de vous-mêmes et de vos familles respectives. Nous devons lui rendre grâce parce qu’Il n’a pas oublié notre nation. Nous faisons partie et vous avez su bien le dire en parlant de liberté et de paix. Vous avez des foyers de tension partout .Ces foyers de tension découlent d’une manière générale des effets de la mal gouvernance ou à l’occasion des différentes consultations électorales. Pour ce dernier point il nous est utile parce que nous avons organisé plusieurs alternances sans effusion de sang c’est pourquoi nous devons lui rendre grâce. Et devant vous et sans hypocrisie, je remercie toute la nation .D’abord ceux qui m’ont précédé. Je le dis parce que c’est la première fois que nous nous rencontrons depuis qu’il m’a placé à la tête de notre nation. Je profite pour saluer la mémoire de ceux qui nous ont gouverné et qui ont été rappelés par Dieu. Féliciter vous tous, toute la classe politique, la presse, la société civile tout le monde parce que nous jouissons de cette paix. Mes chers amis je vous dis que c’est la première fois qu’on se rencontre et je dois vous dire ce que je pense. Pour ma part, mon grand souhait est qu’on soit ensemble pour que notre nation soit libre parce que un peuple affamé n’est jamais libre. Un homme affamé n’est jamais libre. Un journaliste affamé n’est jamais  libre. Un banquier affamé n’est jamais libre. Un syndicaliste affamé n’est jamais libre. C’est pourquoi je pense que la meilleure manière de régler vos problèmes c’est que nous rentrions dans les racines de ce qui nous arrive. Vous m’avez écouté lorsque je suis passé à l’université. Je suis allé voir et j’ai trouvé…j’ai failli pleuré parce que notre université n’est pas du tout le reflet de nos ambitions. Notre école n’est pas le reflet de nos ambitions. L’état de nos routes de nos hôpitaux, les salaires, les professionnels de la presse et des média et j’ai dit ceci : et c’est notre faute à nous tous. Nous assumons nous tous. Nous avons une part de responsabilité. C’est pourquoi en étant devant vous, vous n’êtes pas n’importe qui. Je vais profiter de cette occasion puisque je n’ai pas la chance de vous rencontrer tous les jours. Nous avons dit nous sommes venus mais nous ne savons même pas comment nous sommes arrivés à ce niveau tout cela c’est la volonté de Dieu. Mais nous sommes convaincus d’une chose. Pour être heureux il faut combattre au côté des pauvres et que en réalité c’est le choix que nous devons faire. Nous voulons une vision claire, où conduisons-nous notre nation ?nous allons proposer à notre nation la vision de prospérité .Aujourd’hui chacun de nous sait dans quelle situation dramatique il se trouve. Je vous regarde dans les yeux, vous ne m’affichez pas l’air d’être heureux. Et c’est la vérité. Je me serais trompé si j’interprète mal la lecture que je fais de vos visages. Vous n’êtes pas heureux. Vous avez parlé de la presse. Tout est lié. Si la nation n’est pas prospère, la presse n’est pas prospère. Naturellement nous avons un revenu par tête de 300 dollars. J’allais dire il y a quelques années, les années 60 75,nous étions promotionnaire à des pays comme la Malaisie, le Ghana aujourd’hui le revenu de chaque citoyen malaisien fait dix fois au moins le revenu de chaque citoyen béninois. Pour chaque citoyen Béninois, c’est  de se réorganiser pour créer la prospérité et pour partager. Nous disons que dans les 4 ou 10 années à venir nous devons porter le revenu par tête d’habitant à 500 voir 600 dollars. C’est notre responsabilité de le dire et  cela doit être jugé, c’est notre ambition et que ce soit réel au niveau de chacun. Et qu’on mette en place effectivement des stratégies appropriées pour que d’ici l’an 2020 2025, qu’on soit capable de multiplier le revenu par tête d’habitant par 4 ou par 5, c’est possible. Des nations partageant les mêmes atouts que nous l’ont fait. Pour y parvenir il faut déterminer les stratégies. Là aussi nous devons nous entendre au niveau de la nation toute entière et vous devez jouer un rôle important dans le partage de cette vision, dans la manière de relayer cette vision pour qu’ensemble il y ait eu une cohésion nationale. Nous avons parlé des potentialités en terme d’agriculture, la diversification, notre ambition de faire du Bénin un espace de heur régional en matière de service c'est-à-dire de faire de nos infrastructures portuaires, nos routes, le chemin de fer notre réseau de nouvelles technologies d’informations et de communications, nos aéroports, nos marchés notre capacité de conditionnement. Il faut qu’on identifie toutes les réformes que nous devons engager sur le plan institutionnel ,structurel,économique que nous nous  attendions sur un calendrier de mise en œuvre de toutes ces réformes .Mes chers amis je crois qu’il y a un constat que nous devons faire. Nous n’avons pas du pétrole ou du moins la seule possibilité qui s’offre à nous c’est de gérer les ressources limitées que nous possédons. C’est pourquoi j’ai coutume de dire que la postérité du Bénin, la bataille du développement passe par la lutte contre la corruption. La bonne gouvernance déterminera votre bien être votre bonheur et ce n’est pas un slogan. Nous avons accepté d’abandonner tout ce que nous faisions avant d’en arriver là. Je souhaite votre sincérité et nous n’avons pas envie d’échouer. Nous voulons être sincère et lorsque nous serons arrivés à une étape où nous n’avons plus de souffles alors nous allons lancer un appel à ce peuple. C’est pour vous que nous sommes sincères parce que le changement dont nous parlons doit être profond, individuel et collectif. Il doit commencer par moi-même d’abord et c’est ce que nous appelons le changement par exemple. Et je demande au peuple de m’observer et de me juger. Lorsqu’il aura constaté un impair que j’aurai créé, je lui demande de me juger. Si vous êtes convaincus que je suis sincère, cela veut dire que notre entretien de cet après midi doit être sincère. Ce que je souhaite à ma nation est qu’on se ressaisisse à tous les niveaux parce que nous sommes dans une situation catastrophique. Il y a des problèmes partout que nous avons créés nous même compris la presse et vous assurez une lourde responsabilité d’ailleurs parce que si vous avez joué votre partition nous ne serons pas là. Chacun de nous est passé à côté .L’amour que j’ai pour vous et pour la nation veut que je sois sincère. Vous n’êtes pas contents de moi et moi non plus content de vous. Vous n’êtes contents de moi parce que vous avez des problèmes mais qui sont responsables de ces problèmes ? Posez vous la question. C’est nous tous. Nous voulons une nation laborieuse bien attachée au travail car seul le travail crée la richesse. Nous aurons une nation vertueuse parce que nous aurons fini avec l’anarchie, le désordre. Une nation où chacun est libre de faire ce qu’il veut, libre de dire ce qu’il veut parce que c’est la démocratie. C’est ce que j’ai l’habitude de dire en ne voulant pas vous agacer. Je l’ai dit  partout même  ce matin à Pobè d’où je viens pour venir vous voir. Allez écrire cela. Si nous ne rectifions pas notre démocratie si nous ne l’ajustons pas, nous allons continuer de nourrir ce système qui concourt à notre appauvrissement. Si cette démocratie doit toujours rimer avec la liberté de chacun de développer l’anarchie le désordre, la corruption, l’impunité ou qu’il se croit libre à quel poste il se trouve et se dit qu’il n’est pas soumis à l’obligation de résultat et de rendre compte, mes chers amis, notre nation va à la disparition. C’est pourquoi avant qu’on ne vienne à vos problèmes je vous rappelle que je ne serai pas seul à le régler. Nous les réglerons ensemble. Je dois vous dire que l’état des lieux n’est pas bon. Je veux bien que les institutions internationales disent que notre démocratie se porte bien. Mais je vous dis que vous m’avez prouvé que vous avez faim. Fouillant la définition de la démocratie je dois vous dire que la démocratie doit rimer avec la prospérité quelque soit la définition que vous avez. Si chacun peut déjà se dire où sont mes obligations vis-à-vis de la nation d’abord avant de dire où sont mes droits. Je veux bien qu’on arrive à ce stade. Je voudrais qu’il ait de l’auto discipline. Et que s’il arrivait que j’enfreigne aux lois de la république que je rende en disant j’ai enfreint aux lois de la république. Je dois courir telle peine. Notre démocratie doit nous conduire à ce niveau, le sens de la responsabilité. Si un journaliste est libre de dire ou d’écrire ce qu’il veut parce que c’est la démocratie ou, c’est la liberté de presse parce qu’il a faim, nous allons où ? Moi je ne suis venu pas en politicien, je crois beaucoup en vous, sans vous rien est possible. J’ai souvent dit que vous êtes le premier pouvoir parce que ce que vous écrivez est lourd de conséquences. Je ne sais pas si vous en êtes conscients. C’est un grand jour pour moi parce que le bon Dieu a créé ce contact avec vous pour que je vous dise ce qui me vienne directement du cœur .Notre chère nation doit être gouvernée. Loin de moi l’idée d’introduire la dictature. Je ne sais même pas ce que sait mais nous devons avoir un état fort pour mettre un terme à cette anarchie, à ce désordre, à cette impunité à la grande corruption qui mine notre pays. Il y a 2 types d’état fort. Je crois le premier c’est ce qu’on a connu, qui consiste à créer un parti unique et à imposer à tout le monde. Nous avons fait l’expérience. Mais si le chantier est éclairé animé par des dirigeants sincères, intègres qui vivent avec le peuple et qui soit capables de donner la vision, la direction à suivre et qui se sacrifient. Je crois cette pratique qui se voit dans la plus part des pays asiatiques aujourd’hui que nous appelons les puissances, la Chine , la Malaisie. Nous avons fait l’option d’une démocratie forte, un état de droit c'est-à-dire un état  où le changement doit être supporter par une justice au rendez vous .Vous étiez tous complices parce que la vision est faite pour nourrir la nation le peuple, le citoyen et le pays. Je crois nous sommes dans cette direction là. Engageons-nous de manière sincère. Voilà ce que j’ai voulu vous dire. Pour moi le peuple vit d’espoir. Vivez aussi d’espoir. Le Bénin sera gouverné, modernisé. C’est un vent et personne ne peut l’arrêter. Aucun politicien ne peut l’arrêter .Il vient de Dieu. Il a un sens spirituel. Aucun homme ne peut l’arrêter. Allez écrire cela. Il est fort que qui qu’on parce que nous devons aller maintenant à la modernité de notre pays. Cela suppose que chacun s’interroge pour s’ajuster .S’il n’est pas sincère vis-à-vis de cette vision, il sera écraser d’une manière ou d’une autre par la main invisible de Dieu parce qu’il a un plan pour ce pays. Nous avons sans abuser de votre temps précieux engager des actions sur cette base là. Nous avons découvert que notre école est totalement par terre parce que animée par des acteurs, soutenus par des pratiques totalement rétrogrades. Nous injectons bon an mal an depuis des années près de 15 à 18 milliards au début ou tout au long de l’année scolaire. Qu’est ce que nous en faisons ? Nous prenons des contributions au près des parents d’élèves, recevons  des subventions, qu’est ce que nous en faisons et depuis des années, on ne cesse de dire qu’il n’y a pas d’écoles, pas de matériels pédagogiques, pas d’enseignants qualifiés. Notre enseignement ne répond pas aux exigences de notre siècle. Face à tous cela nous devons prendre nos responsabilités parce que le peuple l’exige. Nous sommes prêt à faire face à tous les besoins quelque soit le montant pourvu que nous ayons l’assurance que ces ressources sont utilisées pour assurer un enseignement de qualité et des infrastructure de bonne qualité. Nous allons vérifier, introduire la bonne gouvernance, moderniser notre école, c’est cela notre conviction. Nous avons un forum que nous aurons à organiser. Nous avons besoin de vous pour expliquer cela. Nous allons nous attaquer aux secondaires, supérieurs, professionnels, techniques parce que sans un système éducatif au point nous aurons perdu totalement la bataille du siècle. Le Bénin dans 10 ans se prépare dès aujourd’hui ce qui nous a amener à décréter cette gratuité. Non pas parce que nous n’avons pas un sens de ce qui nous attend. Nous avons dit que nous prendrons en charge les soins de santé des enfants dès leur naissance quelque soit le coût .Généraliser les cantines dans toutes les écoles, assurer les soins de santé primaire. Les suivre au niveau de la maternelle et du primaire. Naturellement si nous voulons multiplier par 4 par 5 le revenu par tête d’habitant d’ici l’an 2015,2025 nous avons besoin d’assainir nos finances publiques. Là aussi  on ne s’entend pas avec toutes les couches de notre pays. Nous avons dit que le Bénin doit être considéré comme un avion qui veut décoller mais qui est sur une piste jonchée de trou. Il faut d’abord boucher les trous sinon pas de décollage. Et c’est cela à tous les niveaux. Chers amis je suis obligé d’abuser de votre temps pour étaler les problèmes. Mais cela ne veut pas dire que nous allons fuir nos responsabilités. Nos entreprises publiques sont très mal gérées et c’est le contribuable qui paie cette mal gouvernance à tous les niveaux. Il n’y a pas d’exception. J’ai reçu votre cri de détresse au sujet de la SBEE où le Ghana a décidé à la veille des fêtes de fin d’année de nous couper. Ce qui devait plonger le Togo et le Bénin dans l’obscurité totale et vous empêcher de vous exprimer. En réalité qui porte entorse à la liberté de presse, c’est celui là qui vous prive de votre matériel de travail. La SBEE avec une dette de plus de 60 milliards. Il fallait payer15 milliards et nous sommes arrangés pour le payer. Qu’est ce qu’on pouvait faire sans énergie électrique. Quel développement sans énergie. Si j’aborde le secteur de la télécommunication, nous pouvons écrire un livre. Là c’est comme un terrain de foot ball où pas d’arbitre ni règle de jeu et tout le monde joue comme il veut. Les plus malins s’infiltrent pour empocher des équipements. Ainsi Bénin Télécoms est à plus de 200 milliards de dette. On a du taper le poing sur la table. Dans aucun pays au monde, on n’accepte le contact avec le monde extérieur échappé au contrôle de l’état ne serait que pour des raisons de sécurité mais nous en sommes arrivés à ce niveau là. De quelle magie disposons nous pour régler la fois tous ces problèmes. Nous sommes en démocratie et tout le monde a le même droit. Il faut augmenter les salaires, les primes…Quand les syndicats sont venus nous voir, ils ont dit qu’on les doit 200 milliards. Pourquoi vous voyagez, l’argent est dans le pays. Je dis où étiez vous pourquoi vous vous êtes tus, naturellement la bouche qui mange ne parle pas. Pourquoi vous me voyez responsable de cette situation. Comment voulez vous en 10 mois que je règle tous ces problèmes. C’est pratiquement impossible. Le changement que je demande doit commencer par moi-même. Les syndicalistes disent moi je m’en fou. Le bénin dans 10 ans n’est pas mon problème mais mon ventre d’abord. Si chacun va raisonner comme cela, qui va faire le travail. Donc voilà ce que je veux vous dire avant de revenir sur vos questions proprement dites parce que quoi qu’on dise le changement c’est aussi l’art de prendre en compte le quotidien de chacun. Tant que ce n’est pas cela et bien celui qui prône le changement devient un fou. Je crois que nous sommes là maintenant. Certains d’entre vous dirons que ce gars est fou. On lui pose des problèmes, il raconte autre chose. Mais tout cela est lié. Si nous ne structurons pas nos ressources correctement, nous ne pouvons pas régler la question correctement de nos besoins fondamentaux. Moi je suis venu pour me mettre au coté des pauvres. Je combattrai toujours celui qui cherchera à soustraire un franc des deniers publics quelque soit le coût. Je suis prêt maintenant à mener un combat face à face. S’ils sont plus forts que moi, je suis prêt à partir et à verser mon sang pour qu’on mette un terme à cette pauvreté à cette mal gouvernance qui nous affame. Ce lui qui veut faire la politique, il faut impérativement que cela soit dans les normes. Il vole l’argent de l’état pour faire la politique, il me rencontrera sur son chemin et si vous vous ranger de leur côté, vous me rencontrerai aussi sur votre chemin. Je suis prêt à partir. Je n’ai aucun attachement à cela. J’ai la conviction que le pouvoir appartient à Dieu et que la gloire lui appartient pour avoir créer le ciel la terre et nous aussi. Du reste, nous sommes quoi devant Dieu. Celui qui dit que le pouvoir est avec lui, Dieu lui montrera qu’il n’est rien

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C’est pour cette raison que je crois et je demeure persuadé que nous avons des problèmes avec la presse. Mais avant d’en arriver là, je vais vous dire là où je vous attends. Que nous puissions aller rapidement vers la professionnalisation. Il faut que vous vous retrouviez et que vous m’indiquiez le chemin à suivre. Vous êtes des professionnels, mais excusez moi le terme, peut-être « Affamés ». Je ne veux pas être péjoratif, ne lisez pas cela sous un sens péjoratif parce que je vous adore, je vous aime tous. Je veux par conséquent que vous soyez heureux. Mais si vous n’êtes pas professionnels dans votre travail, notre démocratie n’ira nulle part, et je suis convaincu de cela. C’est pour cela que nous devons vous aider et nous retrouver afin de converger ensemble vers la même direction. J’ai besoin de vous, vous avez besoin de moi. Et la nation a besoin de nous tous. Donc, il faut que l’on cesse d’écrire ce qui nous vient à l’esprit et qui s’avère être sans fondement, mais qu’on écrit quand même parce qu’on attend quelque chose quelque part. Si on veut écrire, il faut qu’on fasse des enquêtes. Il faut qu’on soit sûre de ce qu’on écrit en  se disant, mais si j’écris ceci sur Jean, mais pas le président, parce que lorsqu’on est sur ce fauteuil que j’occupe, on devient responsable de toutes les poubelles. C’est ce qui a fait dire à mon cher aîné, le président Kerekou que si son nom devait servir à nourrir les uns et des autres, vive la liberté. Nous sommes aussi dans cette perspective mais ce que nous voulons ajouter, c’est qu’il faut aller rapidement vers la professionnalisation. Seuls, vous ne pouvez pas y arriver parce que vous n’avez pas de moyens. Nous allons par conséquent vous y aider et nous sommes prêts à le faire pour servir correctement notre démocratie. C’est bien cela, qu’est la démocratie. Vous avez parlé de la fiscalité de développement. Mais ce que je peux vous dire, c’est que je vous félicite parce que vous menez un combat terrible sur la liberté de presse. Vous avez raison, c’est prévu dans notre constitution dont je suis garant. J’ai prêté serment, j’ai juré ne pas vous trahir. Et je tiendrai promesse jusqu’au jour où je serai fatigué. A ce moment, je dirai au peuple béninois que je suis fatigué et que je m’en irai pour que ce peuple élise un nouveau responsable pour le pays. Ce n’est pas exclu. Mais tant que je serai là, je ferai tout pour ne pas vous décevoir. Cette constitution est donc claire vous concernant. Vous avez parfaitement raison. Mais la constitution a également insisté, même si elle ne l’a pas dit clairement, elle l’a dit implicitement. Elle a parlé de presse professionnelle, et non de presse « irresponsable ». Celui qui pense que la constitution a parlé de presse irresponsable, je puis dire  à cette personne qu’elle s’est trompée. C’est notre constitution à nous tous, nous nous devons de la respecter, et personne ne peut rien y changer. Même pas la plus petite virgule qui y figure. C’est ensemble que nous allons changer la virgule le moment venu. Je crois qu’il y a un problème qui vous préoccupe. Cette loi que vous dites qu’il faut revoir.  C’est une loi qui pousse à la responsabilisation qui pousse à une presse professionnelle. Je ne suis pas juriste, mais si je me trompe, lorsque nous allons ouvrir les débats, dites le moi. Là où nous sommes, je crois qu’il y a deux de vos collègues qui sont dans une situation difficile, j’ai appris. Je ne sais pas ce qu’ils ont fait. Mais lorsque j’en ai été au courant, je me suis dit : « Dieu, je te remercie. Parce que si cela avait été avec moi que le problème était survenu, ils m’auraient chauffé proprement, ces gars là » Au début, on a commencé par dire que c’était le gouvernement, mais quand ils se sont par la suite imprégnés de la situation, ils ont reconnu que ce sont des affaires privées. Mais tant que l’instruction n’est pas terminée, est-ce que j’ai un pouvoir ? Puisqu’il y a peine, est-ce que je arrêter ? Je suis avec vous, et au départ, je suis avec la constitution.  C’est vous qui interprétez la constitution, vous l’interprétez mieux que moi d’ailleurs. Pensez vous que je peux arrêter le processus juridique qui est en cours ? L’instruction est en justice, elle n’est pas terminée, et à ce stade des choses, je ne peux rien faire malheureusement. Je ne peux pas m’y immiscer. Je tiens à vous dire qu’un jour, j’ai voulu essayer de téléphoner à mon ami Soumanou et je lui ai demandé pourquoi il fait cela. Qu’il dise au moins que le président n’en est pour rien. Maintenant lorsque l’instruction est terminée, le président peut user de ses prérogatives constitutionnelles que vous connaissez bien, et à ce moment, nous allons nous retrouver et vous verrez si le président est contre la presse ou pas.

Le dernier point, c’est surtout l’avenir. J’ai dit et je répète que je compte sur vous. Je ne peux rien sans vous. C’est impossible Je crois que nous sommes arrivés à un stade où vous avez besoin d’équipement, vous avez besoin d’énergie, d’électricité, etc… mais j’établis un ordre de priorité pour savoir ce qu’il faut régler dans l’immédiat. Je me suis orienté vers l’énergie. Je suis en mesure de vous dire que pour le moment, nous sommes en mesure d’assurer l’électricité moins chère à chaque citoyen béninois à travers ce projet d’interconnexion entre le Nigeria et nous, que nous allons inaugurer le 13 février prochain. L’énergie va nous coûter à peine 28 francs le kw/h et nous ferons tout pour que vous en tiriez profit. Cela nous permet de nous interroger sur le type de relation que nous devons tisser avec notre voisin d’une manière particulière et avec nos voisins de façon générale. Nous devons aller désormais vers le quotidien du peuple. Savoir ce qui préoccupe le peuple au quotidien. Si nous ne procédons pas de la sorte, nous aurons alors pratiqué une politique qui affame. Et le peuple ne veut plus de cette politique qui appauvrit. C’est pourquoi avec le président Obasanjo, au lendemain de notre investiture, nous avons été chez lui dans sa ferme. Et nous lui avons dit : « Nous avons honte » Il a répondu : « De quoi ? » et moi de répondre : « Nous avons honte d’être à côté du géant du Nigeria et d’être pauvre » Il m’a dit « You are right, What do you want now ? » Je lui ai dit que quand je vois ce que la France et l’Allemagne font, on parle aujourd’hui du couple franco allemand. Je lui ai fait part de ce que le Bénin ne pourrait pas tenir pendant 24 heures si le Nigeria en venait à fermer les frontières. Le Bénin et le Nigeria sont intimement liés par des liens de sang, des liens culturels, historiques des liens traditionnels. Je lui ai dit que je veux que nos gouvernements se retrouvent périodiquement, une fois tous les six mois, et que nous discutions du développement des deux nations parce que la prospérité du Bénin passe par celle du Nigeria et réciproquement. Il m’a dit qu’il a entendu. De retour au Bénin, je lui ai envoyé six lettres pour lui répéter tout ce que je lui avais déjà dit de vives voix. Je rentre dans les détails pour que vous sachiez que ce qui me préoccupe, c’est comment gérer les problèmes de mon peuple. Le 24 Décembre, son ambassadeur m’appelle et me dit que le président Obasanjo vient passer les fêtes du nouvel an en famille avec moi. Je n’en revenais pas. Je suis même allé jusqu’à demander à l’ambassadeur s’in ne s’était pas trompé de message. Ce dernier m’a rassuré que non. Il est venu et m’a tendu un papier sur lequel était mentionné : « Partenariat de co-prospérité entre le Bénin et le Nigeria. » Ces deux Etats constitueront donc ensemble un gouvernement qui ne dit pas son nom. Nous accepterons de nous retrouver ensemble unis autour de la même cause. Tous les trois mois, les ministres du transport, de l’économie, des finances du commerce, du tourisme, de la culture, de la sécurité, de la défense se réuniront tous les trois mois, les chefs d’Etats eux, se réuniront tous les six mois pour superviser. Et chaque année, des programmes seront établis sous forme de programmes minimums pour indiquer ce qui sera fait l’année suivante. Des actes concrets seront réellement posés, et nous ne fonctionnerons plus au rythme de la CEDEAO. Le premier sommet aura lieu le 08 Février prochain. Je vais certainement partir avec certains d’entre vous pour voir ce qui se passe et pour pouvoir l’expliquer aux populations. Ce ne sont pas des rapports de subordination. S’il y a des choses à signer et qui ne correspondent pas à nos intérêts ou à ce que prévoit notre constitution, nous allons revenir en arrière parce que nous respectons notre constitution. Ces accords iront à l’assemblée, et vous allez suivre comment les parlementaires vont traiter cela. Ce ne sont pas des accords de subordination parce que nos frontières seront préservées parce que la constitution nous y oblige. Aujourd’hui on parle de frontière, mais demain, nous serons condamnés à évoluer dans un espace sans frontière parce que tous les espaces nationaux auront été unifiés. C’est le seul prix à payer pour relever le défi du 21ème siècle. Voilà ce que nous voulons faire.

Donc, du point de vue de vos préoccupations, le 6 février, nous allons nous réunir quelques investisseurs internationaux dans le cadre d’une structure que nous appelons le conseil présidentiel d’investissement. Ce conseil va nous montrer du doigt toutes les contraintes auxquelles les investisseurs sont confrontés s’ils veulent apporter de la richesse dans notre pays. Le 08 Février, nous serons à Abuja pour le premier sommet, le Bénin, le Togo, le Nigeria. C’est un sommet de co-prospérité. Le 9 Février, nous allons recevoir madame le ministre de la coopération, qui viendra parler coopération avec nous. Comment améliorer nos conditions de travail. Le 12 Février, le directeur général de l’UNESCO viendra dans le cadre du lancement du forum : « Comment sauver notre école ? » Le 13 Février au matin, nous allons organiser un forum économique entre le Bénin et le Nigeria où nous allons faire venir entre 150 et 200 investisseurs nigérians. Ce sont des personnes importantes, des milliardaires en dollars qui, s’ils sont rassurés, viendront nous aider par rapport aux logements sociaux, des hôtels, des ports et des aéroports, etc ... Le 13 Février dans l’après midi, les chefs d’Etat du Niger, du Ghana, du Nigeria, du Togo et moi-même, nous allons nous transporter vers Sakété, pour recevoir les premiers jus en provenance du Nigeria. Et je crois que ce sera à partir d cet instant, le point de départ, nous allons nous mettre de plein fouet dans un contexte d’auto suffisance énergétique pour que chacun de nous puisse désormais penser à sa stratégie de production. Ce calendrier, je vous le donne afin que vous soyez à nos côtés pour nous aider à expliquer cela à votre tour, parce que ce qui nous préoccupe, c’est votre bonheur, c’est votre prospérité.

Un dernier point, vous en avez entendu parler, je crois que cela conditionne notre vie aussi. J’en ai déjà parlé avec le corps diplomatique.  C’est un dossier qui a fait l’objet de débat à Addis Abeba. Lorsque nous voyons notre union, nous nous rendons compte que l’union africaine est en un système qui nous appauvrit de plus en plus qui sème l’insécurité et qui déstabilise plusieurs régimes.  Et c’est là où le président Kadhafi a proposé que le passage à l’Union Africaine n’étant pas une grande réussite, pourquoi ne pas aller directement à un gouvernement d’union africaine puisque le dispositif en place manque d’efficacité ? Dans le schéma proposé par le président Kadhafi, le Bénin devient un département et l’Afrique un pays. Il est décidé. Au départ, l’idée n’a pas connu l’approbation de tous ses pairs. Il a donc exercé une pression et finalement, les chefs d’Etat ont décidé de mettre sur place un comité de sages de sept membres présidé par le président Obasanjo, pour pondre un document. Au sommet de Banjul, l’avant dernier sommet, le comité a rendu compte et soutient la démarche à quelques nuances près. Mais nous en sommes arrivés à des débats. D’une manière générale, les gens ont dit qu’ils n’ont pas eu le temps de lire les documents sur place, et qu’il fallait transférer le dossier au comité exécutif, c’est à dire le conseil des ministres. A charge pour ce dernier de rendre compte au sommet d’Addis Abeba. Ce qui fut fait. Dans le compte rendu, les ministres reconnaissent le bien fondé de la proposition, de l’objectif, c’est-à-dire la création des Etats-Unis d’Afrique avec un seul Gouvernement. Mais au préalable, il faut évaluer l’existant. La commission de l’union africaine, toutes les autres institutions et organes qui ont été mis en place, sans calendrier, rien. Du coup, il y a eu deux camps. Il y a un camp qui je crois, regroupe presque toute l’Afrique de l’Ouest.  L’autre camp qui regroupe l’Afrique Australe. Alors nous avons proposé ce qui suit : Puisque nous avons des constitutions, chacun doit rentrer dans son pays pour consulter son peuple. Je vous en parle parce que très bientôt, lorsqu’on aura fini avec les législatives, nous allons ouvrir les débats. Que veut le peuple béninois sur cette question là ?

C’est ce que je suis venu vous dire. Moi seul, je ne suis rien. Mon gouvernement seul ne peut rien sans des personnes de bonnes volontés pour nous aider dans notre tâche. Et pour nous, les premiers à pouvoir nous aider de façon efficace, c’est vous, la presse.

 

Propos retranscrits par Hervé FELIHO et Robert ADANDE

Cellule de la promotion et de la gestion du changement

www.beninhuzu.org



04/02/2007
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